Maiji shan
Après Xi'an, le début de la route de la soie. Arrêt à Tianshui (天水) pour une visite des grottes bouddhiques de Maijishan (la colline en forme de meule de foin 麦积山) On imagine les personnes, à l'époque de la brillante dynastie "barbare" de Taghbah (Tuoba en chinois) au 5° siècle de notre ère, qui erraient dans la montagne et y découvrirent cette colline rocheuse aux falaises abruptes qui lui donnent cet aspect de meule de foin. Conjonction étonnante : le long de la route, autour des villages élégants de maisons blanches, lumineuses sous une ramure sombre, de nombreuses meules de foin.
Les Tuoba, qui fondèrent la dynastie des Wei du nord (beiwei 北魏), capitale Datong dans le Shanxi, font partie de ces peuples qui apportèrent le bouddhisme aux chinois. On leur doit les grottes de Yungang, dans la banlieue de Datong, qui nous avons visitées à deux reprises par le passé, et celles de Longmen près de Luoyang, leur deuxième capitale. Cet art bouddhique, dont il est reconnu qu'il subit une forte influence de la statuaire grecque (encore la route de la soie!), figure au sommet de l'art bouddhique chinois. Et la colline de Maijishan devint alors, alors que l'empire romain s'effondrait, un nouveau sanctuaire.
Nous avons atteint le site en bus, très tôt, et nous avons bien fait ! Alors que nous redescendions par la route forestière vers le parking des bus, nous avons croisé des hordes de touristes chinois à l'assaut des grottes ! Sachant combien le site est exigu, ce ne fut pas pour eux une partie de plaisir.
(texte et photos F.Pauchot)
Ci-dessous : "La lumière de la sagesse éclaire le monde" (hui guang zhao pu. Attention, lire de droite à gauche!)
Offrandes des pélerins... En fait, cet argent est bien sûr ramassé par les moines et constitue, comme la quête des églises européennes, une bonne partie de leurs revenus.
Ci-dessous : "Priez tranquilles, on vous surveille!"
Par leur amour inconsidéré du béton, les chinois ont remplacé les anciens chemins en bois... (ci-dessous)
Ci-dessous : ce n'est plus une statue, c'est une personne...
Ce n'est plus une statue, c'est une rencontre...
D'ailleurs je suis sûr que c'est de ce visage dont parle Bernard Ollivier dans le troisième tome de son livre "Longue marche"...
Deux photos ci-dessous : le site vu du bas.